Elles n’ont pas le même âge, elles ne vivent pas dans la même ville, elles ne se connaissent pas, et pourtant : Manuella* et Christine* ont vécu la même histoire. Après avoir divorcé de leur conjoint, elles ont fait le choix de redonner une chance à leur couple. Elles racontent.

Elles n’ont pas le même âge, elles ne vivent pas dans la même ville, elles ne se connaissent pas, et pourtant : Manuella* et Christine* ont vécu la même histoire. Après avoir divorcé de leur conjoint, elles ont fait le choix de redonner une chance à leur couple. Elles racontent.

 

“Nous nous sommes mariés trop vite” – Manuella* (33 ans)

“L’été de mes 28 ans, j’ai rencontré Pablo* sur une plage en Italie, pendant mes vacances. Entre nous, ça a immédiatement été le coup de foudre : il était beau, il avait du charme, il parlait bien, il jouait de la guitare, il me traitait comme une princesse… Un vrai cliché de comédie romantique !

J’ai prolongé mes vacances pour rester avec lui durant quelques semaines. Notre relation était passionnée, j’avais l’impression de vivre un conte de fées. Pablo* était gentil, attentionné, très drôle… et son accent me faisait fondre.

Mais à un moment, il a bien fallu que je revienne en France – je devais reprendre le travail. Pablo* m’a alors fait une immense surprise : un soir, il m’a demandée en mariage sur la plage de notre rencontre. Il y avait tout : le coucher de soleil, la bouteille de vin, la musique… Je n’ai pas réfléchi, j’ai dit “oui”, des étoiles plein les yeux.

Nous sommes rentrés en France ensemble et nous nous sommes installés dans mon petit appartement près de Nice. Après seulement 3 mois de relation, nous avons organisé un petit mariage avec nos parents et mes amis les plus proches. J’étais sur un petit nuage…

Et puis les mois ont passé et j’ai commencé à déchanter. La vie à deux était compliquée. Pablo* ne m’aidait pas vraiment avec les tâches ménagères. Il ne travaillait pas. Il passait ses journées à jouer de la guitare. Il se montrait moins attentionné, moins charmant. Je me sentais de plus en plus mal à l’aise.

Un matin, avant de partir au bureau, alors que la vaisselle s’entassait encore dans l’évier, j’en ai eu marre et je lui ai dit que je voulais divorcer. Il n’a pas compris ma décision mais il l’a respectée et il est allé s’installer chez des amis en attendant que le divorce par consentement mutuel soit prononcé. Ça a été une période très dure pour nous deux : moi, j’avais l’impression de subir les conséquences d’une “erreur de jeunesse”. Lui était loin de sa famille et de ses amis.

Après le divorce, Pablo* et moi sommes restés en contact via Messenger. On se parlait presque tous les jours, il me racontait sa recherche d’emploi en France, ses galères pour trouver un appartement, ses quelques rendez-vous Tinder aussi. Moi, je lui parlais de mes journées au bureau, de mon chat, de mes plantes…

Nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous nous sommes mariés trop rapidement, sans même nous connaître. Mais finalement, à force de parler de tout et de rien, nous avons fait connaissance… et il a fini par me proposer un rendez-vous.

C’était un peu bizarre de se retrouver après avoir été mariés. Il m’a emmenée faire un pique-nique dans un parc, puis au cinéma. D’abord un peu gênés, nous nous sommes finalement beaucoup amusés et j’ai retrouvé le Pablo* du début, celui qui m’avait séduite en Italie. Je n’ai pas vu les heures passer et, quand il m’a raccompagnée à ma voiture, nous nous sommes embrassés comme si c’était la première fois.

Aujourd’hui, Pablo* et moi sommes (à nouveau) en couple. Mais nous avons décidé de prendre le temps, cette fois-ci. Chacun vit chez lui et nous nous voyons régulièrement pour aller au restaurant, au cinéma, au parc, à la salle de sport… Notre couple se construit petit à petit. Je garde une photo de notre mariage dans mon porte-feuille, à la fois comme un souvenir… et comme un avertissement de ne pas aller trop vite !”

 

“Il a accepté de voir un psy” – Christine* (58 ans)

“Je me suis mariée avec Bertrand* à l’âge de 24 ans. Un mariage heureux entre deux personnes sincèrement amoureuses. Au fil des années, nous sommes partis en vacances, nous avons trouvé du travail, nous avons acheté une maison, nous avons eu deux filles, des jumelles qui font aujourd’hui des études à l’étranger. Bref, une histoire banale et sans remous.

Mais il y a environ 5 ans, Bertrand* a perdu sa maman dont il était très proche, à cause d’un cancer du poumon. Son comportement a changé du jour au lendemain : lui qui était très “câlin” et qui avait beaucoup d’humour est devenu distant, froid et taciturne. Alors qu’il avait toujours été d’un tempérament calme et doux, il s’est mis à piquer des colères violentes, à casser des objets dans la maison, à passer des heures enfermé dans notre chambre.

J’ai tenu bon pendant 2 mois, et puis j’ai décidé que j’avais assez souffert. J’ai fait ma valise, je suis partie m’installer chez une cousine et j’ai demandé le divorce par le biais de mon avocate. Je crois que Bertrand* s’y attendait, car il n’a absolument pas essayé de “négocier”. Nous avons opté pour un divorce à l’amiable à l’image de notre mariage : sans vagues. J’ai gardé la maison, il a pris les voitures. En revanche, nos filles ont eu du mal à comprendre la situation, elles qui n’avaient pas vu leur père depuis le décès de leur grand-mère.

Durant environ 2 ans, je n’ai quasiment pas eu de nouvelles de Bertrand*. Je dois avouer qu’il me manquait beaucoup, je me sentais très seule dans notre maison de famille. Jusqu’à un dimanche soir où la sonnette de la porte d’entrée a retenti. C’était Bertrand, avec un énorme bouquet de roses.

Je lui ai proposé d’entrer pour boire un café. Il portait son plus beau costume (celui qu’il avait acheté pour la communion des filles) et il avait l’air très gêné, j’ai trouvé ça adorable. Nous avons parlé pendant des heures. Il m’a expliqué que notre divorce lui avait fait l’effet d’un électrochoc : il a réalisé qu’il avait un vrai problème et il a décidé d’entamer une psychothérapie.

Depuis près de 2 ans, donc, Bertrand* voyait un psy chaque semaine. Il prenait même des médicaments antidépresseurs. Il avait quitté son travail (retraite anticipée) et il se concentrait sérieusement sur sa santé mentale : il s’était mis au sport et au jardinage.

Il ne m’a pas demandé de lui pardonner. Il m’a simplement proposé qu’on recommence à se voir de temps en temps, comme de vieux amis. Nous avons terminé la soirée autour d’un jeu de société – comme autrefois.

Aujourd’hui, je ne sais pas si nous sommes “en couple”. Je vois Bertrand* chaque semaine et nous partageons des bons moments. Il passe parfois la nuit à la maison. Il sera présent pour l’anniversaire des filles, cette année. Nous nous tenons la main quand nous regardons la télévision.

Il continue sa psychothérapie et il prend toujours des médicaments ; il est très transparent sur ce sujet. Le traumatisme de la mort de sa mère n’est pas encore digéré, mais son comportement s’est déjà considérablement amélioré. Dans le futur, peut-être envisagerons-nous de vivre ensemble, à nouveau.”

*Tous les prénoms ont été changés.

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